Lormont au fil du temps
UNE VILLE EN PERPÉTUELLE ÉVOLUTION
La ville de Lormont est une petite commune de 740 ha sur la rive droite de la Garonne, face à Bordeaux, et qui compte 22500 habitants en 2010.
Sa physionomie urbanisée actuelle est récente, puisque datant du début des années 60. Avant la construction de la cité Carriet à cette époque, elle était une petite ville de 3000 âmes, principalement rurale, viticole et résidentielle dont le bourg se lovait autour de l’église fortifiée.
Industrialisée au XVIII siècle par les nombreux chantiers de construction navale (l'un d'eux, Chaigneau-Bichon, construisit le premier bateau à vapeur français en 1818) et avec la cimenterie et sa carrière au XXesiècle, sa façade fluviale abritait naturellement la pêche, la batellerie et le cabotage.
Ce coteau verdoyant a un riche passé historique côtoyant souvent l'histoire de Bordeaux, de l'Aquitaine et s'est même quelques fois mêlé à celle du Pays. Les hommes préhistoriques ont chassé sur ces terres, des habitations de l'Age du Fer ont précédé une riche villa gallo-romaine.
UNE HISTOIRE LIÉE AUX "GRANDS" DE LA RÉGION
Du Moyen Âge à la Révolution française de 1789, la vie de Lormont fut étroitement liée à celle des archevêques de Bordeaux.
En effet, à partir du XIIe siècle, ils y possédaient une résidence et une moitié du territoire paroissial fut érigé en Sauveté. Le château servit régulièrement d'habitation à la famille royale anglaise durant son règne sur l'Aquitaine. Le nom de « château du Prince Noir » lui est d'ailleurs resté. Le pape aquitain Clément V y décréta plusieurs « bulles » au début du XIVe siècle.
Cette résidence épiscopale vit passer, au cours des siècles, de nombreux personnages importants du royaume de France se rendant à Bordeaux. Ces personnalités faisaient halte à Lormont et entraient solennellement dans la capitale d'Aquitaine en empruntant la voie fluviale, plus majestueuse et fastueuse que la voie terrestre longue et poussiéreuse.
LORMONT LIEU DE PASSAGE
Lormont fut longtemps un lieu de passage obligé, les ponts au dessus de la Garonne étant relativement récents : 1822 pour le premier, le Pont de Pierre.
Seule partie de terre ferme au milieu des marais, qui s'étendaient de la presqu'île d'Ambès jusqu'à Floirac, le coteau et son port permettaient le passage vers Bordeaux par cabotage.
Cet avantage naturel n'amena pas que des bienfaits et fut aussi source de nombreux maux au fil des invasions, des conflits et des passages des mercenaires de toutes sortes. Lormont subit très souvent les outrages et les destructions dus à sa proximité et sa position dominante par rapport à Bordeaux.
Par la suite, son plateau bucolique aux portes de la ville se couvrit de belles et majestueuses demeures, résidences campagnardes très prisées des parlementaires, des négociants et autres bourgeois bordelais.
Le charme des coteaux de Lormont attira au XIXe siècle de nombreux poètes, femmes et hommes de lettres.
Son bourg doyen, niché dans un écrin de verdure, est toujours un plaisir à découvrir, car il conserve encore dans ses rues pittoresques les traces de sa longue et riche histoire.